Notre vue
Monsieur Šimberský, vous exercez le métier d’avocat depuis plus de 20 ans. Je suis le citoyen ordinaire, vous pouvez me dire quand je peux résoudre mon problème juridique seul, avec des conseils donnés par mes amis ou à l’aide de l’internet et quand j’ai besoin de contacter un professionnel à payer ?
La réponse simple et claire à cette question, au niveau du droit civil, au minimum, n’existe pas. Ce sont toujours l’expérience de vie, l’attitude personnelle et évidemment les autres intéressés et l’affaire elle-même dont il s’agit qui jouent. C’est aussi l’expérience des autres qui joue un rôle. Mais il est absolument clair qu’il est mieux et habituellement beaucoup moins cher de contacter l’avocat au début de l’affaire. Si vous êtes étranger et vous entrez dans les rapports juridiques dans le milieu local, vous avez besoin d’un avocat presque dans tous les cas.
Comment je dois choisir mon avocat, quels sont les éléments pour décider ?
Le métier d’avocat est un service spécial. Habituellement, vous cherchez votre prestataire sur recommandation. Cela correspond à la recherche d’un dentiste. Si vous cherchez un dentiste, vous contactez d’abord vos amis et vos proches, si quelqu’un parmi eux connait un dentiste qui est bon, expérimenté, dentiste en qui ils ont la confiance comme vous en avez la confiance. Vous ne cherchez pas celui qui est le moins cher, ni celui qui est le plus cher, vous cherchez le meilleur que vous êtes capable de payer...
Et si je n’ai aucune recommandation ?
Vous continuez dans la recherche, par exemple, sur l’internet. Vous avez entendu le nom de quelqu’un. Là, vous devez compter sur votre intuition, sur votre appréciation du site internet, des autres informations écrites, etc.
Vous dites que le métier d’avocat est un service spécial. En quoi diffère le métier d’avocat des autres services ?
Les services juridiques sont très techniques, pour pouvoir les fournir il faut avoir une formation spécialisée, une expérience professionnelle et beaucoup d’autres qualités. La plupart d’entre nous sont capables d’évaluer si le parqueteur a bien posé le parquet, si le peintre a bien peint la chambre. Mais le profane en droit n’est pas en mesure d’évaluer si son avocat lui a bien rédigé une demande, un recours ou même un contrat d’achat.
Mais c’est valable pour tous les services spécialisés ?
Oui, mais dans le métier d’avocat c’est encore différent. La qualité et la qualification ne doivent pas correspondre aux résultats obtenus. Même pas aux attentes du client ou de l’avocat. C’est dû au fait qu’à la différence des autres métiers et domaines, plusieurs inconnus importants interviennent dans le métier d’avocat. D’une part, c’est une contrepartie – ses intérêts sont le plus souvent absolument contradictoires, ainsi que les tiers – en général, les autorités d’arbitrage. Le professionnel voit si le comptable a comptabilisé tout conformément aux normes comptables. Mais même la meilleure demande, rédigée par l’expert le plus réputé dans un domaine juridique ne garantit pas que vous gagnerez le litige ou que le contrat ne provoquera pas de litige. Même si la justice est de manière objective de votre côté et, vous avez tout bien préparé, il n’est pas garanti que vous gagnerez le litige ou que rien ne pourra pas se passer. Dans ce cas, c’est toujours un peu une loterie avec une seule différence consistant dans le fait que vos mises en jeu sont plus ou moins professionnellement justifiées. Et pour cela, l’avocat n’assume pas en principe la responsabilité du résultat. Il est tenu de faire tout ce qui est selon sa conscience, ses connaissances et ses capacités le meilleur pour son client. Mais là, il y a aussi une pierre d’achoppement car ces catégories sont purement subjectives. Pour cela, la confiance mutuelle entre l’avocat et son client est absolument nécessaire pour la prestation de ces services.
Le métier d’avocat est un service payant, comment sont facturés ces services ?
C’est la rémunération pour un travail payé au temps, donc un tarif horaire, qui est aujourd’hui le plus habituel. C’est un modèle expérimenté depuis longtemps et le plus juste mais pas sans défauts. Il n’existe aucun « Manuel » fixant le volume des services que l’avocat peut réaliser et donc facturer par heure de son travail, sauf, peut-être l’assistance personnelle à l’audience où la durée est fixée. Mais la majorité absolue du volume de services juridiques consiste dans les documents écrits et là, on tombe sur les différences au niveau de la performance et de la productivité des individus, du soin accordé au travail, des besoins en qualité, de l’expérience professionnelle et de vie, du talent... Sans tenir compte des différences au niveau de la définition juridique de la demande qui causent les difficultés d’estimer en avance le volume de travaux. En cas de rémunération pour un travail payé au temps, il existe des habitudes au niveau du métier d’avocat en général ou au niveau de différents cabinets mais au début le client n’en est pas et ne pas en être informé.
Quoi imaginer sous habitude de tarif horaire ?
Cela signifie qu’en cas d’un standard qualitatif d’un service juridique on ne peut presque jamais facturer au client tout le temps réel que l’avocat passe en travaillant sur l’affaire du client. Si vous réalisez la prestation sérieusement, vous devez vérifier les choses dont la durée vous ne pouvez jamais justifier au client. Vous consultez de manière répétitive des points particuliers avec vos collègues du cabinet, vous réfléchissez d’abord de plusieurs solutions possibles avant de vous asseoir et écrire. De plus, vous devez vous former en permanence, lire la littérature spécialisée, la jurisprudence, suivre les actualités sociales et politiques … Tout cela se reflète dans votre document finalisé. Mais le dernier est facturé soit en fonction du temps réellement passé sur sa rédaction, soit juste par le temps que votre client est « capable » de payer. Et ce sont ces habitudes au niveau de différents cabinets ou de différents avocats.
Si je le comprends bien, un avocat avec un tarif horaire de 2.000 CZK peut être finalement plus cher qu’un avocat avec un tarif horaire plus élevé de 100 % ?
Théoriquement oui. Mais, en revanche, le tarif horaire de 5.000 CZK ne garantit pas forcément la meilleure qualité de services qu’un tarif égal à un tiers de cette somme...
Et donc, comment se repérer ?
Tout d’abord, il faut savoir que le métier d’avocat est un service sélectif, donc, relativement cher et que l’avocat ne peut pas en tenant compte de l’efficacité financière traiter habituellement toutes vos affaires. En choisissant un avocat en fonction du prix de services il faut avoir en avance une idée relative au prix des services juridiques. Il faut évaluer l’affaire dont il s’agit. Si on peut utiliser un équivalent en valeur financière, il faut le faire. Et en fonction de cela, il est déjà possible d’avoir une idée comment l’affaire est importante pour moi et quel prix de services juridiques est pour moi en qualité de client – acceptable. Il faut savoir, qu’on demander plus de la responsabilité de la part de l’avocat, si l’affaire a une valeur financière plus grande. On peut dire, que les frais dans l’ordre des unités de pour cent sont adéquants en ce qui concerne l’affaires non récurrentes mais d’autre part si l’affaire est à long terme, litige des biens typiquement, les frais en quatrième de la valeur d’affaire peuvent être trouvés comme adéquant aussi.
Ensuite, il est préférable de rencontrer l’avocat choisi, de tout discuter et d’essayer de collaborer. Depuis des années, j’ai découvert une règle qui est relativement simple. S’il y a de la sympathie mutuelle entre le client et son avocat, si tout est clair pour le client, si le client trouve le milieu du cabinet d’avocat agréable, s’il trouve les collègues de l’avocat sympathiques, et, en revanche, si l’avocat respecte son client de côté humain, s’il respecte ses démarches, ses attitudes, etc., rarement survient un problème consistant dans le fait que le client n’accepte pas l’utilité des services fournis et leur facturation.